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28 Du côté de la demande, le marché ciblé ne possède guère d'informations sur l'assurance, qu'il considère comme un produit de luxe pour les riches, et il n'a souvent guère confiance dans les compagnies d'assurance. Il s'agit du problème de l'œuf et de la poule: les assureurs investissent rarement dans de nouveaux produits pour de nouveaux marchés tant qu'ils n'ont pas la preuve qu'il existe une demande justifiant cet investissement, tandis que la demande émanant de la clientèle ciblée par la microassurance est généralement très limitée tant que les produits n'ont pas été adaptés et offerts d'une manière adaptée à leurs besoins. La faiblesse du pouvoir d'achat discrétionnaire du marché cible et l'irrégularité fondamentale des flux de revenus posent des difficultés particulières pour les assurés, et ces problèmes sont exacerbés au Mali par des taux d'imposition des primes relativement élevés ceux-ci majorent en effet de 20 % les assurances accident et maladie qui sont les produits de microassurance les plus demandés à l'échelle mondiale. Sur le plan réglementaire, la réglementation des assurances actuellement en vigueur dans de nombreux pays fait obstacle à la restructuration des processus, par exemple en limitant la gamme des entités autorisées à vendre des assurances et en plafonnant les marges relatives aux commissions et aux frais. Le Mali, en tant que membre de la CIMA, qui compte parmi les premières juridictions ayant réglementé la microassurance 28, est doté d'un cadre réglementaire relativement propice aux assurances, avec des primes plafonnées à moins de 70 dollars 29. L'existence d'un cadre porteur ne suffit toutefois pas à stimuler la microassurance: bien que l'une des dispositions fondamentales de la réglementation autorise l'établissement de microassureurs (c'est-à-dire de compagnies d'assurance qui ne vendent que des polices de microassurance) dont le capital de solvabilité minimum n'est pas aussi élevé, aucune compagnie de cette nature n'a été constituée dans la zone de la CIMA au cours des deux années écoulées depuis l'adoption de cette réglementation. 41. i. La réglementation de la microassurance de la CIMA est bien intentionnée et précise. Cette réglementation (désignée par l'expression Livre VII) a été conçu avec l'aide de spécialistes internationaux pour faciliter l'entrée sur le marché d'assureurs désireux de se lancer dans des activités de microassurance. Elle présente les caractéristiques suivantes : Constitution d'entreprises de microassurance, précisant les catégories de produits qu'elles sont autorisées à proposer, et le montant de leur capitalisation (300 millions de francs CFA pour les mutuelles et 500 millions de francs CFA pour les autres entités, contre 800 millions de francs CFA pour les mutuelles traditionnelles et 1 000 francs CFA pour les assureurs traditionnels) ii. iii. iv. Majoration de 50 % du capital de solvabilité obligatoire (calculé de la même manière que pour les assurances traditionnelles) pour les entreprises de microassurance Autorisation d'utiliser des circuits de distribution non traditionnelle, et obligations d'agrément correspondantes Autorisation pour les entreprises de microassurance de proposer des produits d'assurance vie ainsi que des produits d'assurance non-vie 28 Le Règlement n° 0003/CIMA/PCMA/PCE/2012 portant réglementation des opérations de microassurance dans les États membres de la CIMA, qui complète avec Livre VII les six livres précédents qui constituent le code des assurances de la CIMA 29 Le montant de 42 000 francs CFA est la limite stipulée pour la microassurance
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