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458 1.4. La hiérarchie des équipements administratifs. En 1968, pour 106 sous-préfectures ouvertes, on pouvait distinguer trois niveaux: 6 Préfectures; 47 sous-préfectures possédant la gamme presque complète des services; 53 sous-préfectures à l'équipement élémentaire. 2. La ville, centre scolaire et sanitaire. Les écoles, les hôpitaux et les dispensaires relèvent des services publics, à l'exception de collèges d'enseignement privé en zone forestière surtout et de quelques médecins privés à Bouaké. Ces services caractérisant nettement la petite ville car ils intéressent l'ensemble de la population, sont effectivement fréquentés par elle (5) et représentent une transformation profonde des habitudes de vie (6). 2.1. La fonction scolaire. Dans un centre urbain, il existe toujours plusieurs écoles primaires et fréquemment un établissement d'enseignement secondaire. En 1970, vingt-six villes ont un collège d'ensei- gnement général, quinze, deux ou plus de deux établissements secondaires. Ce phénomène date des dix et même des cinq dernières années. Il existe donc dans la ville une population d' << élèves » ou << étudiants », fort nom- breuse (7). Les grands élèves des écoles primaires (Cours moyen) et ceux des écoles secon- daires forment un groupe bien particulier. Une grande partie d'entre eux n'est pas originaire du centre mais de la campagne voisine et de toutes les régions de Côte d'Ivoire. Ils vivent chez des tuteurs ou s'entendent pour vivre en groupe. Ils perçoivent une allocation de 3000 francs CFA par mois. La fonction scolaire a donc des conséquences sociologiques. Elle crée des groupes de jeunes dynamiques, aux idées « nouvelles » par rapport au mode de vie traditionnel (Ferrari, 1969). Elle (l'école) < permet en premier lieu l'établissement d'une nouvelle échelle des valeurs, d'une nouvelle hiérarchie du prestige dont le critère est l'intégration à la société dite moderne » (Terray, 1969). Elle entraîne également la rencontre et le brassage de jeunes d'origine ethnique différente. Mais ses effets sont en même temps géographiques. L'école habitue aux déplacements et déclenche ensuite des migrations vers les villes et surtout vers Abidjan d'une masse de << certifiés ». Ces derniers refusent de retourner à la campagne et grossissent le groupe insatisfait des sans-emploi de la grande ville (8). On peut apporter à ce tableau des nuances régionales (cf. Atlas de Côte d'Ivoire, Planche B3a, Scolarisation). La fonction scolaire est plus ancienne et plus importante dans la zone forestière proche d'Abidjan. Elle date des cinq dernières années en pays Baoulé et (5) Le critère de la fréquentation des hôpitaux a été utilisé par J. CHEVASSU pour déterminer la zone d'influence des centres (CHEVASSU, 1970). (6) B. KAISER remarque dans un rapport à la Commission de Géographie urbaine (C. R. Journées géographiques de Rouen. Intergéo. nº 16, 1969) que ces fonctions sont aussi caractéristiques des petites villes occidentales. (7) La part des élèves dans la population totale va de 20 à 35 %: Bouaké 18%, Katiola 20 %, Lakota 31%, Béoumi 35 %, Tiébissou 37 %. (8) D'après les résultats d'une enquête par sondage à Lakota, 2% des élèves interrogés retourneraient au village. 43 % iraient à Abidjan, 42% dans une autre ville (FERRARI, 1969).
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