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3.2. Les conséquences.
Cette fonction accentue le pouvoir de centralisation de la capitale mais cette fois dans
le sens du développement économique. Elle augmente en même temps le poids du centre sur
son environnement.
4.
La ville, noeud d'activités commerciales.
4.1. De l'entrepôt à la ville commerçante.
Le second caractère de la ville ivoirienne est d'avoir été un entrepôt pour les produits
de la traite du café et du cacao acheminés vers Abidjan et les produits importés distribués
dans le pays. Cette activité était le reflet exact des capacités agricoles et de la mise en valeur
d'une région.
C'est pourquoi l'activité commerciale est faible dans les villes de la savane tandis qu'elle
entre pour une part importante dans les fonctions des villes de la zone forestière. Elle est
l'indicateur essentiel pour diversifier les villes selon les régions (10). D'autre part elle est en
relation avec le développement des voies de communication et la distance par rapport à
Abidjan. Les villes du chemin de fer (Agboville, Dimbokro) ont eu un développement pré-
coce mais depuis quinze ans l'amélioration du réseau routier a favorisé les villes de la route
et a entraîné le déclin des villes du rail (Benveniste, 1969).
Les caractères de l'entrepôt.
Les grandes maisons de commerce ont été à l'origine de cette fonction commerciale.
En Côte d'Ivoire elles étaient soit des succursales de firmes coloniales internationales CFAO,
SCOA, CFCI (11); soit des maisons installées exclusivement en Côte d'Ivoire: Abile Gal,
Massieye et Ferras De Tessières; soit des maisons locales de l'intérieur : Beuglot à Kotobi-
Bongouanou, Nivet Dimbokro. Elles avaient une organisation classique : à la tête, le
comptoir, en l'occurence Abidjan, lieu de décision; la factorerie au poste administratif, tenu
par un Européen, le poste de < brousse » tenu par un gérant africain. Le système était fondé
sur l'échange, avance sur les produits de la traite, vente des produits importés. La concurrence
des Libano-Syriens était forte car ils pouvaient se permettre des fortes avances d'argent aux
planteurs. S'il survit aujourd'hui, ce schéma n'est plus qu'un reflet d'un passé proche.
Les transformations du commerce de traite.
La situation a évolué rapidement depuis 1955-1960.
L'organisation de la traite a été transformée à la suite de mesures gouvernementales :
création de la Caisse de stabilisation du café puis du cacao à partir de 1955, obligation de
<< lettres de voiture » délivrées à la sous-préfecture. D'autre part, les transformations des
flux de trafic à la suite de la prépondérance prise par la route a eu pour conséquence la
dissociation entre le ramassage des produits et la distribution des marchandises importées.
Les villes importantes Bouaké, Daloa, Man, Dimbokro conservent encore une fonction
d'entrepôt du café et du cacao avant l'expédition vers Abidjan. Mais ces maisons de commerce
ne font plus, à l'exception de la CFCI, le stockage des marchandises qui sont acheminées par la
route directement dans toutes les villes moyennes. Les maisons de commerce accentuent
(10) Cf. carte B de la Planche D 4 c.
(11) CFAO, Compagnie Française d'Afrique Occidentale, SCOA, Société Commerciale de l'Ouest Africain, CFCI,
Compagnie Française de Côte d'Ivoire.View entire presentation